GÎTA-GOVINDA

La Poésie en Danse

Chef-d’œuvre de la poésie classique sanscrite dont il constitue le chant du cygne, le Gîta-Govinda met en scène les amours du dieu Krishna et de la belle Râdhâ, la bergère du bois de Vrindâ. Souvent comparé au Cantique des Cantiques de Salomon, il jouit d’un prestige littéraire et religieux considérable en Inde où il a donné naissance à de nombreuses traditions chorégraphiques, musicales et iconographiques encore vivantes de nos jours.

 

Ce spectacle majestueux de danse indienne proposé par la compagnie Taaltarang vous invite à vous plonger

dans le Gîta-Govinda, chef-d’œuvre de Jayadeva.

 

DISTRIBUTION

 

Concept - Maitryee Mahatma

Chorégraphe : Pandit Ashimbandhu Bhattacharya

Music - Sunando Mukherjee

 

 

Danseuses

Pandit Ashimbandhu Bhattacharya (dans le rôle de Krishna)

Maitryee Mahatma (dans le rôle de Radha)

Audray Delcamp

Pallovee Seeromben

 

Régisseur Lumière

Michael Hache

 

Production

Taal Tarang - Indian Arts Academy, Marseille

Upasana Center for Dance, Kolkata, Inde


PRESSE

Le 6mic était aux couleurs de l'Inde ce soir-là pour une première mondiale à l'occasion de la traduction française versifiée inédite par Dominique Wohlschlag aux éditions Albin Michel du Gita-Govinda, poème du XIIème siècle sous-titré Les chants d'amour de Rādhã et Krishna. Comme dans le Cantique des Cantiques que le Roi Salomon composa pour la merveilleuse Reine de Saba, l'amour physique est une parabole de l'amour divin et de l'élévation de l'âme, la matière symbolise l'aspiration à la transcendance. Le Gita-Govinda est considéré comme « le chant du cygne de la poésie classique sanscrite » unissant poésie, sentiment amoureux et dimension spirituelle.
Nombreuses en sont les interprétations dansées et jouées encore de nos jours.


Kathak de légende
Pour la première fois la représentation de cette poésie était donnée en danse Kathak, chorégraphiée et dansée par Pandit Ashimbandhu Bhattacharya venu spécialement du Bengale pour l'occasion aux côtés de Maitryee Mahatma, née à Calcutta et initiée à la danse dès l'âge de dix ans et qui, après une thèse de doctorat en littérature à Paris, enseigne l'art de la danse indienne à Marseille. Les deux danseurs endossaient avec une fine élégance les rôles du huitième avatar de Vishnou, Krishna, et de la « gopi » (une vachère) Radhã, la préférée de Krishna avant son épouse principale Rukmini. Les autres « gopis » étaient incarnées par les espiègles Audray Delcamp et Pallovee Seeromben. Les rapports de Krishna avec les « gopis » ne sont guère exclusifs et le dieu volage fait souffrir la belle Radhã, même si la symbolique du principe divin auquel toutes les âmes individuelles cherchent à s'unir pour obtenir la libération peut être invoquée... Quoi qu'il en soit, la mise en scène toute simple des tableautins qui s'enchaînent, précédés de la lecture en voix off des étapes de la narration, permettent au néophyte de comprendre la trame et les enjeux : il l'aime, elle l'aime, elle le perd, le cherche, l'attend, le retrouve enfin, le boude puis se réconcilie... L'art transcende le propos qui pourrait sembler mièvre. On est séduits par les évolutions des danseuses, la précision de leurs gestes, positions des mains, des doigts, rythmes des pieds, clochettes des chevilles, sur les enregistrements de musiques traditionnelles jouées sur sarod (sorte de luth hybride apparu au XIXème siècle au nord de l'Inde), violon, tabla. Voyage initiatique que signe son auteur dans les dernières strophes du texte : « Il connaît les secrets obscurs de la musique, / Médite sur Vishnu sans interruption. / De l'art d'aimer il sait les implications / Et passe pour un maître épris de rhétorique. / Telles sont les vertus de Srì Jayadeva, / Le poète érudit protégé de Krishna»....


MARYVONNE COLOMBANI
9 décembre, 6mic, Aix-en-Provence

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